La Wildlife Conservation Foundation of Tanzania a pour but de protéger le patrimoine exceptionnel que constitue la faune de Tanzanie. Son écosystème unique au monde accueille l'une des plus grandes concentrations d'éléphants, ce qui en fait une cible privilégiée des braconniers.
A progression constante, 10 années seulement suffiront à exterminer cette population, pourtant la plus riche au monde. Il s'agit d'une cause qui nous concerne tous, car nous en sommes tous responsables. C'est un héritage commun dont le Gouvernement de Tanzanie assume seul la protection, dans la tradition transmise par le Président Julius Nyerere au travers de son fameux Manifeste d'Arusha.
Il faut savoir qu'avec ses 12 Parcs Nationaux et ses très nombreuses « Game Réserves », la Tanzanie consacre plus du tiers de son vaste territoire à la protection de la faune.
Il est nécessaire, et juste, de leur apporter notre soutien pour sauver notre patrimoine, pour sauver ces espèces en voie de disparition. Notre mission est de protéger ceux qui ne peuvent se sauver seuls, exterminés criminellement au nom de l'appât du gain. En 1988, Gérard Pasanisi, devenu par la suite Consul Honoraire de Tanzanie et Vice Président Executif de la WCFT, a obtenu du Ministre Français de l'Environnement Monsieur Brice Lalonde, (alors que la France présidait l'Union Européenne), que la conférence de la CITES à Lausanne interdise le commerce de l'ivoire en faisant passer l'éléphant à l'annexe 1. Grâce à cette intervention, le commerce de l'ivoire dans le monde fut enfin interdit.
Malheureusement, à partir de 2007, le braconnage des éléphants a repris pour atteindre en 2012, 2013 et 2014 des proportions dramatiques et totalement incontrôlables. Chaque jour, les éléphants disparaissent dans la coupable indifférence de tous les pouvoirs internationaux confondus, n'ayant droit qu'aux larmes de bonne conscience une fois qu'il est trop tard. Si demain les médias vous annonçaient que ce géant, qui frappe les terres arides de son empreinte, l'éléphant d'Afrique, a disparu, qu'il n'est plus qu'une légende ou un animal du passé que l'on peut croiser au détour d'un musée. Resterez-vous indifférent ?
Des hommes se battent sur le terrain afin de les protéger, pour nous et pour les générations futures, parfois au péril de leur vie. Car c'est une véritable guerre de l'ivoire qui se mène là bas. Il ne s'agit pas d'être de ceux dont c'est la vocation. Il s'agit de permettre que leur action se poursuive. Grâce à la WCFT, les deux principaux réseaux de braconniers qui sévissaient en Tanzanie mais également au Kenya, au Mozambique ont pu être démantelés.
Il suffit de la manifestation d'une volonté pour réussir. Pour stopper ce massacre sans cesse renouvelé. Car le braconnage continue.
La Fondation ne bénéficie d'aucune subvention, ce qui garantit son indépendance. Elle repose uniquement sur des bénévoles, ainsi que sur une étroite collaboration avec le Gouvernement Tanzanien, sans qui, rien ne serait possible. Elle est exclusivement financée par les dons qui lui sont faits, et grâce aux précieux soutiens que nous sollicitons. Il s'agit d'un engagement en faveur de l'Ecologie réelle et à son seul service.
Depuis plus de trente ans, nous nous sommes engagés sur des projets d'aide concrète auprès d'écoles tanzaniennes.
Souvent, nous co-finançons ces projets avec l'aide des sociétés clientes qui souhaitent laisser une trace utile de leur passage en Tanzanie. Beaucoup de grandes sociétés ont ainsi permis de financer des projets parfois lourds, d'infrastructures scolaires.
Ces réalisations vont de la construction d'écoles de A à Z, dans des régions qui n'avaient aucune structure d'accueil, à l'agrandissement de structures existantes (constructions de classes ou de bâtiments scolaires) pour faire face à l'augmentation permanente des effectifs scolaires, des projets d'amélioration de la vie des élèves (adduction et distribution d'eau potable, réfection des toilettes, travaux de terrassement pour permettre de mieux circuler, cantines, librairies, bureaux, logement des enseignants, structures sportives...)
Dans le cadre de donations plus modestes, nous achetons du matériel pédagogique (cahiers, crayons, stylos, uniformes …). Certaines écoles accueillent jusqu'à 1 000 élèves et une majorité de parents n'ont pas les moyens de payer pour ces fournitures. C'est donc à l'école de faire face chaque année à des dépenses en constante augmentation.
Ces donations sont l'occasion de rencontres chaleureuses entre les voyageurs et les élèves, autour d'un gouter ou d'un match de foot.
Vous est-il déjà arrivé de rencontrer une situation où vous vous êtes dit "si... je ferai ma part pour changer les choses". Si vous aviez le temps, les moyens, le soutien nécessaire. C'est ce qu'il nous est arrivé aussi. Dans les villages, les gens utilisent du charbon de bois pour la cuisine. Les arbres fournissent ce bien de première nécessité, mais laisser la Nature rétablir un équilibre qui est constamment déséquilibrer à nouveau prend du temps. C'est pourquoi nous avons décidé de lui donner un coup de... "pousse".
"When you cut a tree, plant another one". Cette phrase est le moteur du projet qui est né avec la Fondation Hifadhi Mazingira Kijiji cha Bashay : Conserver l'Environnement des Villages de Bashay. En 2012, Denis Lebouteux le directeur de MKSC ouvrait cette Fondation avec Daniel à la tête. Rejoint en 2015 par Catherine, ils travaillent depuis lors ensemble pour le mener à bien. Car la tâche n'est pas petite : grâce à leur travail, 30 000 jeunes plants d'arbres naissent et sont replantés par une famille chaque année dans toute la zone de Bashay. Chaque famille a le droit à 20 plants par an, qu'elle vient chercher gratuitement à la Fondation. Les 973 ménages de Bashay sont répertoriés dans le cahier de Catherine qui s'applique à faire le décompte des arbres donnés tout au long de l'année. Mais ce ne sont pas les seuls bénéficiaires du projet : un hôpital, trois écoles et des jardins de village reçoivent plus de 1000 plants par an également.
Le risque avec un projet pareil est que les gens n'y trouvent pas d'intérêt et qu'il tombe à l'eau. Mais ce qui est chouette c'est que, dès le départ, toutes ces personnes ont été volontaires pour replanter. Après avoir été informés du projet quand celui-ci a commencé, les habitants sont venus d'eux-mêmes et ont été, année après année, force de proposition pour faire évoluer les espèces proposées. Catherine et Daniel adaptent leur production aux besoins qu'ils constatent et aux demandes faites, dans la mesure du possible. Entre neuf et seize espèces sont plantées selon les années. La cible principale sont les arbres à bois, Olea africana ou Grevillea robusta par exemple, mais on trouve aussi des arbres comme Leucaena leucocephala utilisés pour nourrir le bétail, ou bien des arbres fruitiers comme le papayer, l'avocatier, l'oranger et le goyavier. Le moringa (mlonge en swahili), connus pour ses vertus nutritionnelles et médicinales, répond aussi parfois à l'appel. Dépendant de l'espèce, cela peut prendre entre quatre mois et un an avant que le plant ne soit prêt à être donné.
Daniel : Nous réalisons nos plants dans un mélange de fumier mature, de sable et de terre que l'on met dans des polybags. Après il faut arroser, parfois mettre un engrais naturel qu'on prépare avec de l'eau et du fumier, et mettre les plants à l'ombre. Nous n'avons pas de problème particulier pour produire nos arbres et nous n'utilisons aucun produit chimique.
Catherine : Tout ce que vous voyez là ce sont 17000 plants. Nous les regroupons par espèce. En ce moment nous en avons dix différentes.
Daniel : Généralement nous partons trois à quatre jours consécutifs par mois dans le bush pour chercher ce dont nous avons besoin. J'ai des graines de moringa que nous avons justement ramené il n'y a pas longtemps, je pourrai vous les montrez tout à l'heure. Nous ne sommes que deux à travailler dans ce projet, en plus du garde, donc je demande de l'aide à quatre autres gars pour m'accompagner et Catherine reste à la fondation.
Catherine : Oui, nous avons des élèves de Rhotia Valley qui viennent environ quatre fois par an pendant une journée pour apprendre ce que l'on fait. Ce sont des groupes de 30 à 50 étrangers, venus d'Europe ou d'Amérique généralement. Nous avons aussi des jeunes d'une école primaire qui viennent parfois et on les sensibilise à l'importance des arbres pour conserver le sol et l'environnement. Derrière vous vous avez des peintures au mur qui expliquent tout ça, on les utilise lors de ces présentations, ça nous permet de mieux leur illustrer nos propos. A part ça, nous n'avons pas trop de visiteurs, des fois nous recevons des clients de MKSC mais ce n'est pas très fréquent. Mais nous sommes toujours heureux d'en recevoir ! Karibuni !
Quand MKSC a commencé à être impliqué, c'est-à-dire depuis septembre 2014. Une des premières choses qu'ils ont faites a été de mettre une barrière autour de cet acre, pour empêcher que la déchetterie ne s'étende. Ils ont aussi demandés à ce qu'on mette en place des cages de tri.
Tous les dimanches. Il y a également une cinquantaine d'autres lodges qui viennent déposer leurs déchets ici, dont certains font l'effort de trier aussi. Ça nous facilite le travail, contrairement au camion de la municipalité qui vient cinq fois par jour déposer des déchets tous mélangés. Ici on essaye quand on peut de séparer le métal, le verre et le plastique, dans les grandes cages que vous voyez là. C'est un travail difficile.
Avant on avait des problèmes parce que l'entreprise qui devait les prendre ne venait pas comme c'était prévu, donc MKSC a décidé de s'en occuper. Quand un de leur camion est disponible, vide, et qu'on a assez de bouteilles plastiques à lui donner, il repart avec à Arusha pour les livrer à Swiss Bottlers. Même s'il n'y a pas de règle, on peut dire qu'en moyenne cela se fait tous les trois mois.
Quand on reçoit des cartons, on les met dans ce grand bassin d'eau jusqu'à le remplir complètement. Une fois qu'il est plein, on les sort et on les compresse avec la machine qu'on a. Il nous faut un bassin comme celui-ci rempli pour pouvoir faire 50 briquettes.
A l'heure où les préoccupations écologiques et sanitaires fusent dans tous les domaines, l'Assiette devient une question centrale. Ce que je mange est-il sain ? Sain pour moi, sain pour la terre, sain pour la personne qui l'a produit ? Chez nous, la responsabilité du choix des produits que nous cuisinons nous revient. Mais au restaurent, en voyage, à l'hôtel, nous laissons cette responsabilité dans les mains de l'hôte, ne sachant pas la plupart du temps d'où vient ce qui a été cuisiné.
Mount Kilimanjaro Safari Club a fait le choix de savoir et de contrôler d'où ses légumes et ses fruits viennent, et fait le choix de tenir ses clients informés, afin que vous ayez l'esprit et le ventre tranquilles quand vous embarquez dans l'aventure Tanzanienne avec nous. Laissez-nous vous guider au gré des feuilles de papayer et des graines de piments dans l'histoire de notre potager.
En 2013, MKSC acquière un terrain en bas de la colline, afin d'y forer un puit. Plus grand que ce dont nous avions besoin pour ce seul usage, nous avons décidé d'y planter quelques arbres fruitiers. Mais comme la nature a horreur du vide, d'autres plantations ont fait leur apparition sur notre petit lopin de terre. Avec enthousiasme, nous avons planté un peu de tout, artichauts et fraises compris. Après quelques échecs, nous avons finalement choisis de recentrer nos efforts sur un plus petit nombre de légumes et de mieux nous organiser. Le potager était né.
Des citrouilles aux avocats, en passant par les aubergines, les poireaux et les citrons, aujourd'hui notre jardin potager biologique fournit trois de nos lodges, Olduvai, Maweninga et Bashay Rift, avec plus d'une vingtaine de légumes et de fruits différents. Afin de garantir au mieux leur fraicheur, un membre du personnel est chargé d'aller récupérer les produits tous les trois jours. Avec ce potager, notre ambition est de parvenir à une autosuffisance pour la majeure partie des légumes. C'est pour cette raison qu'en 2017, nous avons pris la décision de doubler la surface, passant à 2.8 acres. Nous espérons qu'il sera alors possible très prochainement de livrer deux à trois lodges de plus et viser, à terme, la totalité des sept lodges.
Côté production, nos jardiniers travaillent sur des buttes de cultures qu'ils paillent en saison sèche pour limiter l'évaporation. Le bio étant désormais de rigueur chez nous, plus aucun produit chimique n'est utilisé ! Les maraîchers pratiquent la rotation des cultures, pulvérisent des traitements naturels fait-maison, comptent sur les chats pour manger les souris et sur les filets pour empêcher les oiseaux de venir picorer les délicieuses feuilles de blette. Côté fruits, ce n'est pas mal non plus, dans la lignée d'un jardin permacole à plusieurs étages, les arbustes et les bananiers créent un peu d'ombre et abritent les nombreux oiseaux, les plants de fruits de la passion verdissent les clôtures métalliques et abritent les cultures du vent et de la poussière.
Dans un souci d'économie d'eau, nous avons installé un système d'irrigation au goutte-à-goutte, qui nous permet d'obtenir une production régulière toute l'année.
Pour compléter l'installation, on y trouve aussi des bacs à compost et une pépinière où sont préparés bien à l'abri, la plupart des semis.
Cultiver nos propres légumes était un premier pas pour nous, mais avec l'envie d'aller plus loin pour être en accord avec nos principes, nous nous sommes lancés dans la production biologique. L'interview des jardiniers ayant amorcé cette transition vous en apprendra davantage.
Julius : Quand les clients étaient informés de la présence du jardin potager, la première question qu'ils posaient était souvent « Il est bio ? ». C'est de là qu'est partie un peu l'idée de se lancer là-dedans. Nous avions peur avant de commencer, nous n'avions jamais fait d'agriculture sans produits phytosanitaires, mais, avec le management de MKSC, nous nous sommes dit « on essaye et si ça ne marche pas, on retournera aux produits chimiques ». La première étape a été la grande foire agricole annuelle d'Arusha. Nous y sommes restés les 10 jours complets, nous avons beaucoup appris sur l'agriculture biologique. Cette année MKSC nous a également envoyés faire une formation de deux semaines en permaculture à Morogoro. Nous avons petit à petit mis en pratique ici ce qu'on y a appris.
Julius : Les insectes. C'est d'ailleurs toujours le principal challenge. Presque tous les rendements ont baissé quand nous avons arrêté nos traitements chimiques. Surtout pour les tomates. Mais la direction de MKSC a continué à nous encourager. Nous avons commencé à fabriquer nos traitements naturels, comme le purin d'ortie, à planter des Œillets d'Inde, qui sont des fleurs répulsives contre certains insectes. Petit à petit nous avons appris et progressé.
Emmanuel : La saison des pluies aussi est un problème quand on est en bio. Avant nous utilisions des produits phytosanitaires qui limitaient le froid et d'autres problèmes qu'on peut avoir en saison des pluies. Mais en bio, nous n'avions plus rien, alors ça a été difficile, ça l'est toujours d'ailleurs.
Tous les quatre : Nous sommes fiers de tous ! Mais il y a des légumes pour lesquels le passage au bio n'a rien changé, ils se portent aussi bien avec que sans produits chimiques : le chou blanc, les épinards et les aubergines. Ceux qui nous causent beaucoup de problèmes sont la tomate et le poivron vert… et les concombres aussi.
Julius : Au début nous ne pensions vraiment pas que nous y arriverions, mais nous avons été soutenus et encouragés, alors nous avons fait les efforts qu'il fallait et ça a payé. Maintenant nous avons une bonne production, et sans aucune aide chimique. Alors oui, je peux dire que nous sommes contents quand on regarde d'où on est parti, mais ça reste difficile.
Julius : Maintenant vous pouvez être sûrs que quand vous mangez nos légumes aux lodges de Bashay et Maweninga ils sont frais et sans produits nuisibles pour votre santé.
Charles : Si vous passez une nuit à Bashay Rift Lodge et que vous avez l'opportunité de venir visiter le jardin, ça nous ferait plaisir, soyez les bienvenus. Karibu sana !
J'ai commencé en 2013. Depuis que les camps ont été installés sans aucune connexion au réseau national, les panneaux solaires ont été installés avant mon arrivée en tant que consultant. Quand j'ai commencé, les choses étaient déjà bien en place, mais depuis 2013, MKSC a vraiment renforcé son engagement dans les installations photovoltaïques en investissant totalement dans des équipements et dans la formation.
C'est un aspect qui me tient particulièrement à cœur et qui commence avec les électriciens de la MKSC. La formation et la supervision de ces techniciens font partie intégrante de mon rôle. Je prends aussi souvent des stagiaires et des apprentis de KITEC (un collège technique local) avec moi; Il est essentiel que les jeunes d'aujourd'hui se familiarisent avec les technologies vertes telles que l'énergie solaire. Et cela peut conduire à un placement dans l'entreprise.
En moyenne, les panneaux solaires durent 25 ans; certaines batteries 7-10 ans et les onduleurs jusqu'à 15 ans. L'idéal serait de trouver une entreprise appropriée qui le fasse en Tanzanie pour éviter les transports outre-mer et toutes leurs implications; pour le moment nous avons une piste à Arusha. MKSC souhaitait trouver une solution écologique aux contraintes électriques auxquelles ses sites étaient confrontés et, pour l'essentiel, les panneaux solaires eux-mêmes se recyclent bien; de mieux en mieux. En résumé, les tout premiers lots de panneaux, commercialisés il y a 30 ans, arrivent à la fin de leur vie. Auparavant, il n'était pas intéressant pour une entreprise de s'engager spécifiquement dans le recyclage en masse des panneaux, mais aujourd'hui, l'énorme augmentation de la demande de matériaux, de recyclage et de revente devient plus rentable. Pour compléter l'approche écologique de MKSC, tous les nouveaux panneaux depuis 2014 sont issus d'une entreprise neutre en CO2.
Mount Kilimanjaro Safari Club a lancé en Juin 2018, 2 voitures 4x4 de safari 100% électriques et 100% solaires. Ces 2 voitures opèrent quotidiennement au départ de Grumeti Hills, des safaris (de jour et de nuit) ainsi que des transferts vers l'aérodrome de Fort Ikoma.
Suite à cette expérience réussie, Mount Kilimanjaro Safari Club a transformé 5 nouveaux véhicules (entre Juin et Septembre 2019). Soit une flotte de 7 voitures au total :
3 E.safari cars basés à Grumeti
2 E.safari cars basés à Mara River Post
2 pick-up Toyota électriques pour assurer les approvisionnement des camps.
Denis : Depuis plus de 15 ans, nous installons des panneaux solaires. La technologie et la chute des prix aidant, nous avons régulièrement augmenté la puissance photovoltaïque installée sur nos différents camps ou lodges. Au point que nous nous sommes retrouvés en surproduction électrique, en particulier sur Grumeti. Nous avions déjà passé au PV tout ce qui était possible (machines à laver, frigidaires, ...).
J'avais pris connaissance d'une expérience menée au Botswana de voitures de safari électriques. Harald, notre ingénieur allemand m'a alors mis sur en contact avec une start up de Bavière (Fleck Technologies) qui convertissait des voitures de tout modèle en voitures électriques.
On a donc lancé 2 voitures qui roulent depuis le 24/06/18.
Denis : C'est le problème n°1. On est habitué à ce qu'une voiture ait une grande autonomie. Avec la voiture électrique, on doit se poser la question : Une voiture pour quoi faire ?
Selon les missions des voitures, on peut passer à une solution électrique, ou on doit rester sur les modèles thermiques (pour le moment … La technologie avance !)
La mission de ces 2 premières voitures est des faire des petits safari (de jour et de nuit, des transferts au départ de Grumeti).
On a donc décidé qu'une autonomie de 130 km était largement suffisante pour couvrir (en toute sécurité ces missions).
Denis : On pourrait le penser. En fait c'est tout l'inverse. Cette technologie est simplissime si on la compare à celle des moteurs thermiques. Ces voitures électriques demandent une quarantaine de composants, alors qu'une technologie thermique en réclame des centaines.
Les modèles thermiques de dernière génération (avec toute l'électronique embarquée) eux par contre, ne peuvent pas espérer vivre longtemps dans nos coins reculés.
La technologie électrique est beaucoup plus basique que le moteur à explosion.
En 1880, un ingénieur français faisait rouler la première voiture électrique...
Denis : Premièrement ces voitures sont des voitures recyclées ! Nos 2 premières Toyota reconditionnées avaient plus de vingt ans, promises à la casse. Le recyclage reste l'arme N°1 contre la surconsommation et la production de CO².
Deuxièmement, ces voitures sont rechargées au solaire (100%), on est dans un contexte très différent des voitures électriques allemandes qui se rechargent en faisant tourner des centrales au charbon.
Reste le problème des batteries. Celles-ci devraient tenir une dizaine d'années (je pense qu'on fera mieux) avec la possibilité de leur donner une seconde vie en tant que stockage pour l'éclairage dans les lodges. Pour info, les batteries des voitures thermiques (en safari) ne durent à peine plus de 8 mois (en moyenne) à cause des « stops and go » permanents pour faire du safari-photos.
Enfin, quand on regarde la consommation de 4x4 équivalent (thermiques), on est entre 15 et 18L / 100 km. Ces 15 à 18 litres ne sont que la face émergée de l'iceberg, il faudrait compter le volume consommé pour acheminer le diesel dans nos coins reculés, les consommations pour aller et revenir aux stations-services (dans le cas de Grumeti : 50 km (one way) ! Et on n'est pas les plus à plaindre …).
Denis : C'est une évidence. J'ai déjà prévu la transformation de 7 véhicules pour 2019. Les challenges techniques existent, les missions confiées à ces 7 nouvelles voitures sont différentes et demandent des solutions techniques adaptées.
Au-delà de cette expérience propre à MKSC, je veux surtout la partager avec mes confrères DMC. On parle alors de centaines de voitures à court terme. Et au-delà, la Tanzanie peut rapidement basculer à l'électrique pour une partie de sa flotte : Les veilles voitures ne manquent pas, le soleil non plus … La technologie existe, progresse et les prix vont continuer à baisser.
L'eau est un des enjeux importants dans la gestion des camps et des lodges.
La plupart des sites ne bénéficient pas de puits à proximité, soit que l'eau n'est pas présente dans le sous-sol, soit que la qualité de l'eau du sous-sol est mauvaise, c'est le cas de l'ensemble des nappes phréatiques du grand ensemble Serengeti/ NCA qui, du fait de l'activité volcanique, offre une eau sous terraine très chargée en sels. Utiliser cette eau revient à condamner rapidement les installations de plomberies et les équipements comme les chauffe-eaux.
La solution la plus classique est de transporter l'eau en camion jusqu'au camp, avec un coût (financier et écologique non négligeable), surtout si les points d'eau avec une qualité acceptable sont éloignés.
D'autre part, l'eau peut venir à manquer dans certaines régions, la priorité est alors naturellement donnée aux besoins locaux (population, bétail) et l'opérateur de camp peut se retrouver à devoir encore allonger ses trajets. Cette tendance ne va pas s'améliorer dans les années à venir.
D'où l'idée de se tourner vers l'eau de pluie.
Il tombe, en moyenne, 650 mn de pluie par an sur Paris, alors que des endroits comme Grumeti ou Mara reçoivent plus d'un mètre par an. Bien sûr, les pluies sont beaucoup plus saisonnières dans nos régions.
MKSC s'est donc doté de solutions de captages et de stockage suffisantes pour garantir une autonomie partielle (80% à Mara) en eau de pluie sur nos établissements. Le but est de limiter les allers et retours de camions et de garantir une eau de grande qualité.
Récupération : Toutes les constructions récentes sont prévues dès le départ pour récupérer l'a pluie. De plus, nous équipons des flancs de collines avec de grands entonnoirs en tôles pour récupérer l'eau sur les milliers de mètres carrés.
Stockage : Les « anciens » étaient capables de construire des citernes leur permettant de passer les étés les plus secs. Nous avons construit des réservoirs (les plus gros font 150 000 litres) protégés de la lumière qui sont capables de garder l'eau pure pendant plusieurs mois.
Le constat est effrayant, aujourd'hui, un client, en une semaine, consomme plus d'une vingtaine de petites bouteilles d'eau de 50 cl auxquelles se rajoutent les bouteilles d'un litre et demi...
Des filières de recyclage des bouteilles vides existent mais n'absorbent qu'une petite minorité de ces bouteilles. Le reste finit hélas sur le bord des routes, dans des décharges à ciel ouvert, brulé, éparpillé par le vent...
Cet envahissement des plastiques est ici comme ailleurs un sujet qu'il faut essayer de traiter au mieux.
De nouvelles technologies dans le traitement de l'eau existent, à nous de nous en saisir et d'offrir à nos clients, une eau de qualité en quantité suffisante et « plastic free ».
La société MKSC s'est depuis longtemps engagée pour un tourisme responsable. Elle a développé une politique cohérente dans ce sens qui inclut notamment le traitement des déchets, la collecte d'eau de pluie, la mise en place de véhicules électriques, le développement d'un jardin potager organique et le soutien aux communautés locales.
Or, nous avons constaté que les bouteilles d'eau en plastique représentaient un volume considérable difficile à traiter en l'absence de capacités de recyclage dans la région. Le remplacement des bouteilles d'eau en plastique par de l'eau naturelle filtrée apparaît comme la solution idéale. D'autant plus qu'à Bashay nous disposons d'une eau naturelle de qualité. Nous avons toutefois dû procéder par étapes : vérification de la qualité de l'eau ; achat d'un système de filtration ; test en laboratoire et auprès des clients.
Très positivement. Nous nous doutions que ce serait le cas, car de plus en plus les clients qui visitent la Tanzanie, spécialement en safari, placent le respect de l'environnement en tête de leurs préoccupations. C'est également vrai des agences de voyage avec lesquelles nous travaillons. L'abandon des bouteilles en plastique rencontre dès lors une très forte adhésion chez nos partenaires et chez nos clients. Qui plus est, ces derniers apprécient la qualité et le goût de notre eau naturelle. Bien entendu, les clients qui le souhaitent peuvent encore commander des bouteilles d'eau.
Nous avons constaté à Bashay une diminution de 70 % de la consommation des bouteilles d'eau. D'ici la fin de l'année, ce seront plus d'une dizaine de milliers de bouteilles plastiques qui auront été économisées et dont il ne faudra plus gérer le recyclage.
La généralisation aux autres camps de MKSC est en cours. Après vérification de la qualité de l'eau fournie sur place, sachant que certains sont en zone aride, et la mise en place des procédures pour le filtrage et le service tous nos camps proposeront bientôt de l'eau naturelle filtrée.
C'est déjà le cas pour le lodge de Grumeti Hills, qui en plus a mis en place un système intégré de collecte et de filtrage de l'eau de pluie. C'est le cas du dernier camp (Olduvai Ndogo)...
A la fin 2019, tous les camps serviront une eau filtrée de qualité et auront supprimé une grande partie de leurs bouteilles en plastique.
Qui plus est, nous réfléchissons à commander et offrir une gourde de voyage en début de séjour, à chacun de nos clients, qui gardera l'eau fraiche pour leur consommation journalière, sans gâchis.